Au cours de la troisième tribune citoyenne d’échange organisée lundi, à Kinshasa, par le CALCC, Jean Bosco Lalo, président du Bureau national du Conseil de l’Apostolat des Laïcs Catholiques du Congo (CALCC), a dénoncé dans ses propos « une omission curieuse et en répétition » sur la situation sécuritaire de l’Ituri par le vice-Premier ministre de l’Intérieur, sécurité, décentralisation et affaires coutumières dans son information aux Conseils des ministres.
Pour lui, il est inconcevable que le vice-Premier ministre de l’Intérieur décide chaque fois de garder silence sur les massacres en Ituri où sous la barbe des animateurs de l’Etat de siège, plus de 25 civils ont été massacrés et plus de 400 maisons incendiées dans la semaine du 05 au 11 septembre dans le territoire de Djugu.
Sans ambages, le président du Bureau national du CALCC a également déploré que le même ministre n’a pas fait mention dans son information sur « les combats à Irumu et à l’entrée de la ville de Bunia entre les miliciens FRPI et FPIC, sans oublier les ADF en territoire de Mambasa ».
« Notre représentation nationale devra vite interpeller ce ministre pour qu’il justifie les mobiles d’une telle omission qui frôle une complicité d’un Gouvernement qui reste indifférent devant un génocide qu’orchestre les milices sans être inquiétées en massacrant une population inoffensive et livrée à elle-même », a-t-il soutenu.
Sans froid aux yeux, Me Jean Bosco Lalo a également condamné le même silence sur la situation du Nord-Kivu où non seulement il y a la situation des congolais refoulés de l’Ouganda après leur fuite devant les combats opposant les FARDC et les rebelles M23 au cours de la semaine qui s’achève, mais aussi des massacres quotidiens signalés au jour le jour.
« Nous ne craindrons pas de crier à la complicité de notre Gouvernement devant ce génocide de la population auquel il ne veut pas vite mettre fin. Aussi, s’interroge l’opinion quant à la situation à Bunagana, qui jusqu’à ce jour, reste sous occupation rwandaise sous-couvert du mouvement terroriste de M23 », a-t-il conclu.
Germain Aboki